Ehpad : un tiers des seniors en détresse psychologique

Classé dans : Les problèmes de société | 0

 

Notre société tristement individualiste a créé l’éclatement de la famille et l’isolement qui se traduit par une forme de violence intérieure inerte, plus personne n’a d’idée ni d’avis sur rien, on cache les malades et les personnes âges n’ont plus leur place dans les familles et sont désociabilisées, déracinées puisque personne ne veut ni ne peut s’en occuper, le placement dans une maison de retraite est devenu aussi simple qu’un mouvement de gymnastique. L’être humain est devenu à son tour un sujet de consommation et de profit qui doit être écarté dès lors ou il ne rapporte plus rien à la société.

heureux ceux et elles qui ont autour d’eux des parents de coeur qui continuent à les aimer pour les aider à vivre une retraite paisible.

L’homme part dès lors on commence à moins l’aimer.

 

Une enquête de la Drees(nouvelle fenêtre) (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), réalisée entre 2015 et 2016, compare l’état de santé psychologique des personnes âgées vivant à domicile et en maison de retraite.

Un résident sur deux souffre de fatigue, de lassitude ou d’épuisement

En 2015, 590 000 seniors ont été accueillis dans des établissements spécialisés : maison de retraite non médicalisée, Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou unité de soins de longue durée.

Parmi les plus de 75 ans, un tiers des résidents d’établissements sont en situation de détresse psychologique (signes de dépression ou d’anxiété), contre un quart des seniors vivant à domicile.

 

Ces chiffres témoignent d’un mal-être chez les personnes âgées placées en maison de retraite qui peut en partie s’expliquer par la dégradation de leur état de santé. Il s’agit bien souvent de la cause majeure de leur entrée en établissement pour 91% des résidents.

Le manque de disponibilité des proches (20%), l’isolement social (9%) ou encore la perte d’un conjoint sont d’autres raisons de leur entrée en institution. Ainsi, les trois-quarts des résidents sont des femmes et 73% d’entre elles sont veuves, contre 34% des hommes.

Des états dépressifs plus fréquents en maison de retraite

Les seniors vivant en établissement spécialisé sont 18% à déclarer souffrir de dépression contre 7% des seniors à domicile. Près de la moitié des résidents consomment des antidépresseurs (47%), soit presque trois fois plus que les personnes qui vivent chez eux (14%). La Drees ajoute que ces chiffres sont probablement sous-estimés, certaines personnes ne déclarant pas être dépressifs, car elles n’ont pas conscience qu’elles en souffrent.

L’état psychologique des résidents dépend de leur état de santé, mais aussi des relations sociales. La qualité des liens avec le personnel aidant et le fait d’avoir des amis au sein de l’établissement, participent au bien-être des personnes âgées. Ainsi, 64% des résidents qui peinent à nouer des relations au quotidien sont en détresse psychologique, contre seulement 24% des résidents n’ayant aucune difficulté à en nouer.

Une autre étude de la Drees de 2017(nouvelle fenêtre) révèle que 8 Français sur 10 souhaiteraient le maintien à domicile en cas de perte d’autonomie d’un de leurs proches.

Source vie publique

 

 

Des témoignages bouleversants recueillis par l’ONFV dévoilent les problèmes des personnes âgées qui vivent dans les Ehpad. La mort ne leur fait plus peur, parce qu’ils ont cessé d’exister depuis un certain temps déjà.

L’Observatoire national de la fin de vie a mené des études auprès de 24 seniors vivant en Ehpad et 35 proches de résidents d’Ehpad en 2013. Ils ont récemment publié un rapport qui dévoile quelques témoignages des personnes interrogées et qui tire la sonnette d’alarme afin que les premiers responsables réagissent dans le bon sens. Ce rapport a été remis à la ministre de la Santé et à la ministre en charge de l’Autonomie. Il permet aussi d’avoir une idée de ce que subissent ces seniors à la fin de leur existence : il faut savoir que, tous les ans, il y a 90 000 résidents qui meurent en maison de retraite.

L’exclusion, une première mort pour les personnes âgées

Les seniors se sentent totalement inutiles et exclus de « la vraie vie » : ils ne travaillent plus et ne se déplacent plus comme avant. En plus, trois quarts des personnes admises en maison de retraite n’y vivent que par nécessité. Certaines d’entre elles ont déclaré à leurs proches qu’elles préfèreraient mourir d’une façon tragique.

D’une part les seniors estiment qu’il s’agit d’une manière plus élégante « de se débarrasser des gens ». C’est en quelque sorte l’image que leur renvoient les maisons de retraite. D’autre part, les proches sont rongés par un sentiment de culpabilité, mais doivent quand même penser à préserver leur vie privée.

 

Les maisons de retraite : « un miroir de la démence »

Le rapport de l’ONFV a également relevé un fait indéniable : 42 % des résidents sont atteints de maladies de type Alzheimer. Les seniors en bonne santé subissent des traumatismes psychiques au quotidien lorsqu’ils voient les crises de ces patients : en effet, les cris et les oublis de leurs voisins les angoissent parce qu’ils redoutent de finir comme eux.

Toutes les 40 minutes, une personne âgée admise à l’hôpital trouve la mort. L’Observatoire préconise la présence d’une infirmière en Ehpad afin de limiter les transferts ainsi que les multiples analyses souvent injustifiées qui peuvent être fatals pour les seniors.

Dans 53 % des cas, les résidents n’abordent jamais la question de la fin de vie avec leurs proches. Ces derniers leur demandent de ne pas parler de mort pour les inciter à continuer à vivre. La plupart d’entre eux ne supportent pas d’entendre leurs voisins malades qui souffrent pendant une longue période avant de rendre l’âme : « pourvu que cela ne m’arrive pas », « à quoi ça sert de vivre un mois de plus ou de moins ? ». 5 % des personnes âgées rédigent une lettre pour dévoiler leurs souhaits sur leur fin de vie et 33 % ont préféré désigner une personne de confiance pour s’en charger.

Source retraite.com