Nourrir la planète, un grand défi lui aurait mérité une reconnaissance nationale. De son initiative personnelle il donna naissance à Terre Humanisme , lui paysan écrivain, pionnier de l’agriculture dans les pays désertiques pour développer leur culture si pauvre à l’initiative des jardins à l’école pour apprendre aux enfants le respect de la nature et de la terre durant plus de cinquante ans, il aura soutenu dans le monde et instauré le rétablissement, la solidarité, la fraternité et le partage du savoir
Paysan, écrivain et penseur français d’origine algérienne, Pierre Rabhi a été l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France (1938-2021)
Déchiré, dans son enfance algérienne, entre une origine musulmane et une éducation à l’occidentale, il fut le témoin de ces populations écartelées entre leurs traditions séculaires et la modernité. Petit employé de banque, puis ouvrier, travailleur immigré confronté au racisme et à l’absurdité de l’univers urbain, il a très tôt quitté ces milieux étouffants et voulu expérimenter d’autres façons de vivre, libre, en accord avec la nature. Il parvint, en compagnie de sa femme, à vivre des ressources d’une petite ferme en Ardèche, réalisant ainsi son rêve de retour à la terre. Fort de cette réussite, il chercha dès lors à transmettre son savoir-faire agronomique et lança en France, en Afrique sahélienne et au Maghreb, de nombreuses initiatives pour contribuer à l’autonomie, la sécurité et la salubrité alimentaires des populations. Ainsi, pendant plus de cinquante ans, il a soutenu le développement de l’agroécologie à travers le monde.
Pierre Rabhi a été à l’origine de nombreuses structures, nées de sa propre initiative ou de ses idées : ainsi l’association Terre & Humanisme, le centre agroécologique Les Amanins et le Mouvement Colibris ou encore le Fonds de Dotation Pierre Rabhi. Il a donné des centaines de conférences, et a publié une trentaine d’ouvrages dont chez Actes Sud “Vers la sobriété heureuse”, «Pierre Rabhi, semeur d’espoirs – entretien avec Olivier Le Naire » mais aussi « L’agroécologie, une éthique de vie », « La Puissance de la modération » aux Editions Hozhoni, et « La Convergence des Consciences » aux Editions du Passeur. Ses derniers ouvrages sont, dans la collection « Carnets d’Alerte » en collaboration avec Juliette Duquesne « L’eau que nous sommes » et « Vivre mieux sans croissance » (Presses du Châtelet), également « Pierre l’enfant du désert » avec Claire Eggermont, illustré par Marc N’Guessan (Plume de Carotte et Folio Gallimard), enfin paru en octobre 2019 « J’aimerais tant me tromper » avec Denis Lafay, illustré par Pascal Lemaître. Son dernier ouvrage « La Tristesse de Gaïa » est paru chez Actes Sud en octobre 2021.
Pierre Rabhi fut, tout au long de sa vie un homme en marche vers plus de solidarité, plus de fraternité, plus d’humanisme.