Rendre les humains moins sensibles au vieillissement et plus fertiles en étudiant les reines des abeilles: tel est le projet de l’Agence d’invention et de recherche avancée (ARIA), une organisation récemment créée par le gouvernement britannique pour conduire des recherches «à haut risque et à haute récompense», raconte le site d’actualités scientifiques Daily Galaxy. L’idée est de se pencher sur les ouvrières butineuses, ou plutôt sur leur reine, qui pourrait nous en apprendre beaucoup.
En effet, le fonctionnement de la seule femelle fertile au sein d’une ruche intrigue. Bien que leur matériel génétique soit quasiment identique à celui des ouvrières, les reines peuvent subsister pendant plusieurs années, alors que les roturières ne vivent que quelques mois. Par ailleurs, les monarques restent fertiles toutes leur vie, ce qui semble avoir un lien avec leur longévité exceptionnelle. En les étudiant de plus près, les chercheurs espèrent comprendre comment retarder le vieillissement humain.
«Si nous parvenons à démêler et à reconstituer la manière dont la nature a résolu ces défis pour eux, cela pourrait être transformateur pour stopper le vieillissement, prolonger la fertilité humaine, améliorer [les greffes] d’organes et offrir de nouvelles façons de lutter contre la maladie», s’enthousiasme Yannick Wurm, l’un des directeurs du projet.
Copier la nature
Les implications peuvent être nombreuses: ralentir le processus de vieillissement des cellules, mais aussi renforcer nos moyens de lutter contre les maladies, améliorer nos techniques de greffes d’organes, avec pour objectif de vivre plus longtemps en bonne santé.
Cette approche consistant à copier la nature s’appelle le biomimétisme. Le fonctionnement du velcro s’inspire des graines de bardane, et certains adhésifs médicaux s’inspirent de la capacité du reptile gecko à s’accrocher aux surfaces. Ailleurs, des informaticiens imitent les neurones humains et utilisent l’ADN pour stocker des données, et des constructeurs aéronautiques prennent modèle sur les oiseaux.
Plusieurs projets de l’ARIA s’inscrivent dans cette perspective biomimétique. L’agence de recherche veut par exemple à remplacer le plastique par des matériaux biodégradables similaires à ceux qui sont fabriqués naturellement par notre environnement. Elle cherche également à capturer l’électricité de l’air pour fournir une source d’énergie quasi-illimitée, et à manipuler nos systèmes immunitaires afin de nous rendre plus résistants aux maladies.
Source : Slate
En quoi Guerlain est-il pionnier dans ce secteur ?
Le célèbre parfumeur Jean-Paul Guerlain est un précurseur dans la conscience du monde et de la nature qui nous entourent. Le monde des abeilles, non seulement il le soutient, mais il fortement investi dans cette cause pour les préserver, C’est tellement vrai que la grande maison Guerlain a fait de l’abeille son logo et son image, tout cela pour faire passer le message dans l’inconscience collective, et quel beau message. Cet homme qui a le luxe dans sa pensée jusqu’au bout des doigts, suit son idée: pas de luxe sans abeille, plus de fleurs, plus de vignes, plus de champagne, plus de parfum, plus de jardin, plus de vie.
Nous avons commencé à agir sur ces questions il y a quinze ans. Il faut dire que la nature, au cœur du sujet et n’a jamais cessé de nous inspirer. Sans la biodiversité, il n’y a plus de luxe, sans les vignes, plus de champagne et sans plantes à parfum, plus de Guerlain ! On doit rendre à la nature ce qu’on lui emprunte. Notre jardin, c’est le monde ! Notre stratégie va de la systémisation d’un allègement de l’empreinte à l’empowerment des femmes autour de l’apiculture et d’un soutien à l’abeille.
Qu’est-ce qui a motivé vos actions autour des abeilles d’Ouessant ?
L’abeille est l’emblème de Guerlain depuis 1853 et la création du Flacon « aux abeilles ». Il avait été imaginé pour le mariage de la princesse Eugénie avec Napoléon III. C’était quand même le premier flacon resourçable ! L’abeille est une source d’actifs précieux pour nos soins. C’est une sentinelle, un excellent indicateur de l’état de l’environnement, mais elle est aussi fragile, avec un fort taux de mortalité. L’abeille d’Ouessant est pure et non hybride, car elle évolue à 18 km des côtes. Aujourd’hui, 90 % des plantes sauvages à fleurs dépendent des pollinisateurs au sens large. Il faut les protéger.
Quels sont les axes à développer pour que votre secteur soit encore plus vertueux ?
Au-delà de la biodiversité et l’impact, il y a l’innovation durable. Travailler aussi sur les packagings des parfums, des soins et du maquillage est fondamental. Un emballage plus léger a longtemps constitué un frein, à cause de l’image très persistante que l’enveloppe ou l’écrin véhiculait. Dans l’esprit du luxe, il devait faire référence à un produit lourd et volumineux. Être pionnier, c’est aussi prendre des décisions fortes, avec le rôle de faire changer les codes du luxe.
Source O2 weekend :