Offrir sa fortune aux assistés n’est pas la solution. En revanche, la placer dans le circuit d’une nouvelle économie équitable pour augmenter les chances de succès de l’éradication de la misère, cela me redonne un espoir, celui de voir le monde changer réellement.
Le Pape s’est adressé à Donald Trump, lui reprochant d’emmurer et de cristalliser l’économie à son seul profit, et écarte de la Chrétienté le candidat à la Maison Blanche. Cela ne l’atteint pas puisqu’il appartient à l’Eglise Evangéliste Réformée de culture Protestante.
Un milliardaire à la Maison Blanche ! Toutes les fantaisies s’affichent dans les périodes électorales. Berlusconi et sa cour très médiatique en Italie, un roi en Espagne qui en Afrique pose près du lion qu’il vient de tuer lors d’une partie de chasse, un meurtre commis légalement pour 37 000 euros cela fait réfléchir sur la conscience humaine, je ne voterai pour personne.
Mon Saint Père, dîtes-moi ! Dieu vous a t’il fait quelques confidences ? Sait ’il qu’ici-bas l’argent est le maître et non le serviteur ! Tout s’achète, même la bonne conduite. L’ouverture de toutes les portes et surtout celles des prisons est monnayable. Partout on sectorise les classes sociales.
La motivation, la volonté et l’ambition nous obligent à créer des différences. Hélas, on a franchi l’indécence d’un grand écart, lorsque l’on sait que certains quittent un poste en empochant plusieurs millions, pendant que les plus humbles avec d’autres valeurs professionnelles s’arrachent avec peine et colère de leur entreprise qui sera délocalisée, se retrouvant sur le carreau, sans rien. Personne n’a la volonté de stopper cette aberration qui reviendra un jour avec tout le reste comme un boomerang.
Oui à ceux qui ont un savoir-faire, bravo à ceux qui ont su créer des richesses pour mieux les partager, honneur à qui a créé des sources économiques qui profitent à tous. Mais pourquoi la même équation diabolique demeure puisqu’il faut des milliers de travailleurs pour financer le train de vie d’un milliardaire.
Permettez-moi cette familiarité, Pape François, pouvez-vous expliquer à Dieu que notre esclavage moderne conduit parfois ceux qui marchent moins vite que les autres au suicide, c’est l’ultime espoir pour se rendre auprès de Lui. Vous qui êtes son interlocuteur direct dîtes-Lui que dans ce monde en folie nous ne trouvons plus de repères. Dans tous les domaines le ver a envahi le fruit.
Savez-vous qu’en France, nous sommes 80% à vouloir un Président hors des partis existants ? Difficile de suivre ! La Gauche fait voter à Droite et la Droite fait une politique de Gauche. Ce balancier qui se tape la tête sur les extrêmes est à l’image de la même cuisine. Vous avez connu la cantine ? Souvenez-vous : le lundi steak haché purée et le mardi Hachi-Parmentier. C’est le même plat présenté autrement. La politique c’est pareil, avec les mêmes ingrédients, chacun fait son programme apparemment différent mais réellement identique. Notre Société est devenue une immense broyeuse de rêves. L’Homme l’accompagne mais ne la dirige pas. Chaque élection nous permet de donner une voix à un système écrit d’avance qui, avec ou sans nous confirme sa trajectoire. Lorsque la saturation nous réveille on nous sert la Crise. Quelle Crise ? On nous fait obéir par la culpabilité. On ne gère pas les rouages financiers, mais -c’est contradictoire- nous en sommes responsables.
Combien ça coûte tout ça ? Présidents, rois, reines, observatoires, conseillers, diplomates, armées, train de vie de l’Etat, préfets, la Police ? 858 personnes travaillant à l’Elysée pour satisfaire une personne. Notre modèle économique, sur qu’elles bases est-il fondé ? Notre Société organisée a un coût, mais, excusez-moi, lorsque l’Etat n’a plus d’argent, elle emprunte, et nous servons de garantie, alors que nous individuellement la banque nous prend des frais pour un ATD alors que le compte est à zéro. Individuellement, nous n’avons aucune valeur marchande, alors que collectivement nous sommes une garantie dans tous les emprunts de l’Etat. On ne va pas se plaindre, il y a toujours pire que nous. Moi, ça ne m’a jamais consolé.
C’est peut-être stupide : je me demande si les voyages dans l’espace méritent le budget de 20 milliards. Sans écarter le progrès, je reste persuadée que ces milliards, envolés tellement haut que seul notre Seigneur peut les voir, ne serait-ce qu’une partie aurait été plus utile pour améliorer les conditions de vie sur notre planète. Votre Sainteté, demandez à Dieu ce qu’il pense de notre mode de vie ici-bas. La moitié du Globe est suralimentée, et l’autre moitié sous vos yeux meurt de faim, de soif, d’absence d’hygiène, et j’en passe.
Dans cette élection américaine où l’argent est au cœur du Royaume de Monsieur Donald Trump, fera-t-il un geste chrétien, qu’il soit élu ou pas ? Comprendre un peuple, c’est aussi épouser une cause, dont celle de la lutte contre la précarité qui circule en Amérique et qui touche presque un quart de la population, les moyens pour la résoudre sont à sa portée. Faîtes-nous de belles promesses, on voudrait y croire. Barack Obama, lui, nous a promis de fermer Guantanamo, et vous, Donald Trump, parole de Président, allez jusqu’au bout de vos excès, et prenez un grand balai, pour faire le ménage qui en fait de ne représente pas grand-chose sur le plan financier mais qui peut tellement servir à la collectivité.
J’ai longtemps eu du mal à expliquer que je travaillais lorsque j’étais adolescente et que je regardais la vie par la fenêtre, cette ouverture indispensable sur la vie m’a permis de voir le monde tel qu’il était et non comme je l’avais imaginé. Aujourd’hui je rêve de voir des politiques ouvrir grand leur fenêtre pour mieux voir vivre leurs semblables.